Les maladies aiguës peuvent être considérées de différentes manières.
- Soit elles sont vues comme des agressions de l’extérieur, engendrées par un micro-organisme qu’il faut combattre par tous les moyens.
- Soit elles sont vues comme une fragilité intérieure, le terrain de l’individu ayant permis à un micro-organisme de se développer.
Dans ce deuxième cas, la maladie aiguë signale un déséquilibre. Il peut être lié à un état de fatigue, à un changement de saison difficile à franchir, à un stress psychologique mal vécu ou à un système immunitaire affaibli par des carences micronutritionnelles comme la vitamine D ou le Zinc.
Dans tous les cas, la maladie aiguë devrait être de courte durée, 5 à 7 jours. Elle ne devrait pas engendrer de complications et guérir spontanément ou en donnant un petit coup de pouce à l’orgnisme pour qu’il mobilise les ressources nécessaire lui permettant de retrouver son équilibre.
Les épisodes de maladies aiguës devraient être occassionnels chez l’adulte, un peu plus fréquents chez l’enfant
Lorsque les épisodes aigus traînent des semaines, qu’ils se répétent trop souvent ou qu’ils nécessitent systématiquement des antibiotiques pour guérir, il faut se poser d’autres questions et essayer de comprendre les causes afin d’agir pour stabiliser le terrain sous-jacent.
De nombreuses causes peuvent perturber l’organisme et affaiblir le système immunitaire. Les blocages vaccinaux sont fréquemment impliqués lorsque les enfants font des otites, des bronchites ou des angines à répétition. Puis l’usage des antibiotiques pour comabattre ses infections fragilisent la flore intestinale. Trop souvent des mycoses digestives s’installent et font baisser les défenses immunitaires, permettant aux microbes de se développer. C’est un cercle vicieux duquel il est possible de sortir.
Notre médecine moderne est remarquable et les pays industrialisés ont la chance d’avoir facilement accès aux antibiotiques. Lorsque la vie en dépend, ou que des séquelles graves pourraient persister, ces traitements sont indispensables. Malheureusement, ils ne sont pas dénués d’effets secondaires à long terme et leur usage devrait être autorisé qu’en dernier recours, lorsque tous les traitements plus « doux » se sont montrés inefficaces. Nous verrions certainement les antibiorésistances diminuer et cette « arme » puissante garderait toute son efficacité pour les cas où elle est vraiment indispensable.
Lors de maladie aigüe, la priorité est de mettre l’organisme au repos afin qu’il garde toute son énergie pour se défendre. Une alimentation allégée, sans produits laitiers et avec peu de protéines, devrait être mise en place. La fièvre est une saine réponse pour freiner voire détruire les virus et les bactéries. La couper par une médication revient à encourager les micro-organismes ! Il est toutefois possible de l’accompagner pour qu’elle soit le moins pénible, mais son rôle premier n’est pas d’être agréable ! La fièvre a également un rôle dans l’activité immunitaire ainsi que dans la détoxication. De tout temps, l’humanité a accepté la fièvre comme un processus sain et naturel indipensable à la guérison.
Les maladies chroniques ont longtemps été définies comme ayant une cause organique bien identifiée, comme le diabète, l’asthme, les cancers, les maladies autoimmunes, etc.
Depuis les années 1980, la définition s’est élargi avec l’apparition de nouveaux syndromes chroniques et invalidants comme la fibromylagie, la fatigue chronique, le colon irritable, etc., bien qu’aucune cause organique n’ait pas être identifiée.
Notre pensée médicale classique se heurte à une incompréhension de ces maladies chroniques fonctionnelles. Comme il s’agit d’un dysfonctionnement des organes et des systèmes, et non d’une défaillance ou d’une lésion, les analyses et l’imagerie médicale n’arrivent pas objectiver la souffrance ni à en trouver l’origine. Trop souvent, les malades s’entendent dire : « vous êtes en parfaite santé, vos analyses montrent que tout va bien ». Mais malgré tout leur souffrance est bien réelle et dure souvent depuis de nombreuses années. Notre médecine devrait avoir l’honnêteté de dire : « avec nos outils d’investigation nous ne trouvons rien, mais ça ne veut pas dire que vous n’avez rien ». Et peut-être un jour : « essayer d’aller voir un naturopathe, il soigne autrement, je n’y crois pas, mais des patients sont satisfaits et ils vont mieux » !
Aucun thérapeute n’est tout puissant, qu’il soit médecin, naturopathe ou autre. De par notre parcours et nos sensibilités, certaines maladies nous sont plus faciles à soigner. Les concepts de soins occidentaux que nous avons appris ont eux aussi leurs limites et ne correspondent pas à toutes les maladies, à tous les malades. Mais quelle que soit l’orientation médicale choisie, nous devrions avant tout chercher à aider nos patients pour trouver une solution à leur problème, même si notre rôle est juste de les aiguiller vers un autre thérapeute, même s’il soigne avec une conception différente de la nôtre.
Dans les cas des maladies chroniques fonctionnelles, la nutrition, la micronutrition, la naturopathie et l’homéopathie ont d’excellents résultats. La vision globale de la santé sur laquelle se fondent ces approches permettent une compréhension de ce qui perturbe l’homéostasie, l’équilibre et la communication harmonieuse des cellules, des organes et des systèmes. Les pathologies digestives chroniques, qu’elles soient fonctionnelles ou organiques, répondent particulièrement bien à cette approche. L’intestin et ses nombreux déréglements sont souvent au centre de ces maladies chroniques. Lorsqu’il est perturbé, il est capable de modifier les fonctionnements immunitaire, neurologique, endocrinien et finalement l’état psychologique lui-même. De nombreuses études scientifiques récentes démontrent les liens entre le système digestif et le reste de l’organisme. D’autres médecines millénaires, notamment chinoise et ayurvédique, y accordent une place centrale dans la santé. La doctoresse Kousmine avait bien compris son importance dans la maladie chronique, y compris organique.
Dans le cas des maladies chroniques organiques, il est possible d’accompagner un traitement médical classique afin de soutenir l’organisme et de préserver la santé autant que possible. Par exemple, les effets secondaires des traitements anticancéreux peuvent être atténués par un régime alimentaire et des traitements naturopathiques. Les personnes souffrant de diabète peuvent améliorer certains paramètres sanguins, comme l’hémoglobine glyquée, en utilisant des antioxydants spécifiques. Une opération chirurgicale peut être préparée afin d’aider la récupération et la convalescence.
Les maladies autoimmunes tiennent une place à part au sein des maladies chroniques. Sans prétendre qu’il est possible de guérir les maladies autoimmunes, les travaux du docteur Jean Seignalet, immunologue et nutritionniste, proposent une compréhension différente de ce phénomène en constante augmentation. De nombreux malades ayant suivi son modèle alimentaire ont eu des rémissions complètes de leurs symptômes et une normalisation de leurs marqueurs biologiques.
Tous ces modèles de santé, ces concepts de soins ne sont pas incompatibles et encore moins concurrents. Ils se complètent, s’enrichissement les uns les autres. Ils devraient se mettre ensemble et communiquer pour offrir aux personnes souffrantes toutes les chances de retrouver leur santé.
« Qui veut aller loin ménage sa monture »
Ce viel adage empreint de sagesse prend tout son sens dans notre société où tout va très vite, où la pression est forte, où les besoins fondamentaux ne sont pas toujours écoutés et respectés.
Pourtant le bon sens devrait nous amener à réfléchir aux conditions de vie de nos « anciens », cette génération d’octogénaires arrivés si loin dans la vie en bonne santé. Quelles étaient les conditions de vie de leur jeunesse ? De quoi étaient composées leur assiette ? Comme occupaient-ils leurs soirées et combien d’heures dormaient-ils par nuit ?
En remettant en perspective les 50 dernières années, voire les 200 dernières années, une réflexion profonde devrait nous conduire vers d’autres choix, comme plus de sommeil, de détente, de nature…
Au-delà de ces considérations philosophiques, une médecine préventive devrait reposer sur des principes d’hygiène de vie respectueux de notre condition et de nos besoins d’être humains.
L’alimentation est le pilier central dans la prévention des maladies. Manger bio n’est pas un effet de mode ! C’est l’alimentation dont s’est nourrie l’humanité pendant des millions d’années. L’usage des pesticides et autres insecticides date des années 1940 seulement. Notre corps a été habitué à des périodes de restrictions caloriques bien plus qu’à une surabondance permanente. Des cures, des monodiètes ou des jeunes courts ou longs permettent d’activer des mécanismes de détoxification et de réparation de notre organisme.
En deuxième intention, des apports de vitamines, minéraux, antioxydants et d’acides gras peuvent complèter l’alimentation afin d’éviter des états de carences ou de sub-carences. Des dosages sanguins peuvent individualiser les traitements et des cures peuvent être envisagées en fonction des fragilités et des besoins de chacun.
Troisièmement, l’identification des « maillons faibles » permet de faire des cures de renforcement. Un drainage du foie en cas de tendance aux maux de tête, une stimlation immuniatire en début ou en fin d’hiver, une cure de probiotiques en cas d’intestin fragile, un apport d’acides gras oméga 6 en cas de terrain eczémateux, une cure d’antioxydant avant des vacances au soleil. Autant de petits moyens simples permettant de prendre soin avant que les problèmes ne surviennent. Le corps humain est comme un jardin : il a besoin d’engrais, de soleil, d’eau, mais parfois aussi d’arracher des mauvaises herbes ou de planter de nouvelles graines. La santé ça se jardine !
Finalement, une connaissance de soi-même, la découverte de ce dont nous avons besoin pour rester en harmonie, dans un état de bien-être. Pour certains ce sera une séance d’acupuncture à chaque changement de saison, quelques séances d’ostéopathie pour éviter que le dos se bloque, un week-end de méditation ou un stage de peinture pour se reconnecter à son être profond.
Le but de la médecine préventive devrait être de freiner la pente du vieillissement et d’éviter l’usure prématuré du capital santé.
Le chemin thérapeutique, un véritable parcours initiatique…
Accompagner des personnes souffrant de maladies chroniques est un véritable chemin thérapeutique qui se parcours à deux. Soigner un trouble datant de plusieurs années, voire décénies, ça prend du temps. Parfois 3 à 6 mois, souvent 1 ou 2 ans, parfois l’équilibre reste fragile et l’accompagnement peut durer encore plus longtemps. Heureusement, il arrive qu’un problème soit résolu en 2 séances !
Pour parcourir ce voyage, un lien de confiance est indispensable. Il faut parfois 2 ou 3 séances pour qu’il se crée. Il est parfois remis en question lors d’une période de rechute ou lorsque l’amélioration tarde à venir. Si le feeling ne passe pas ou que la confiance ne s’établit pas, il est parfois préférable de pouruivre sa route jusqu’au thérapeute qui conviendra.
Cette rencontre humaine est riche et passionnante. Elle peut être l’occasion de partages sincères, d’encouragements dans les périodes difficiles, de joie lorsque les choses vont mieux. L’empathie, la valorisation des efforts et des progrès, ainsi que l’authenticité participent à la profondeur de cette relation.
Et il y a les moments où « on perd le fil » ! Les hypothèses de départ ont fait du bien un temps, mais ça stagne. Un groupe de symptômes persiste ou s’aggrave. Un ras le bol s’installe envers la prise des traitements, envers les changements alimentaires et les frustrations qu’ils impliquent. Ces moments de « chaos » ou de remise en question sont d’une extrême richesse. Souvent ils sont les prémisses d’une nouvelle étape. Ils font avancer le processus de guérison et, s’ils sont partagés, ils renforcent l’alliance thérapeutique et les liens de confiance.
Au fil du temps, un passage de relai subtil se met en place. Le thérapeute intérieur du « patient » se réveille, grandit, se responsabilise. Il commence à prendre soin, il acquiert des connaissances et développe des compétences. Progressivement, la personne commence à sentir les traitements qui lui font du bien, les périodes délicates de l’années où il faut faire attention, les écarts alimentaires qu’elle peut s’autoriser. La prise en charge se modifie, les rendez-vous s’espacent, puis ne sont qu’occasionnels en cas besoins.
En tant que thérapeute, cheminer sur la voie initiatique de la guérison est une chance, un privilège, une source de grande stimulation intellectuelle et d’énigmes à élucider, mais avant tout une aventure humaine passionnante.